Séjour au Portugal
du 21 juin au 05 juillet 2013
Porugal Photo P Nicolas |
Vendredi 21 juin
15h35. Nous quittons l’aéroport de
Poitiers en espérant, aussi, quitter cette grisaille couvrant la France depuis plusieurs semaines.
Gagné ! Dès le
survol du golfe de Gascogne, un ciel bleu uniforme balaie ce triste temps. Le soleil nous accompagne pendant les deux heures de vol jusqu’à Porto.
Avant de se poser l’avion longe le littoral atlantique à basse altitude nous permettant de distinguer la découpe de la côte ; la violence du contraste entre les plages blanches, éblouissantes sous le soleil, et le bleu si sombre de la mer est surprenante.
Avant de se poser l’avion longe le littoral atlantique à basse altitude nous permettant de distinguer la découpe de la côte ; la violence du contraste entre les plages blanches, éblouissantes sous le soleil, et le bleu si sombre de la mer est surprenante.
Une agréable chaleur nous enveloppe en
descendant de l’avion à Francisco
Sá Carneiro. Porto étant la seconde ville du pays je m’attendais à un aéroport plus important, celui-ci n’arrive
qu’en troisième position derrière Lisbonne et Faro.
Le décalage horaire d’une heure jouant en notre faveur, il n’est que 16h40, ici, au Portugal.
Le décalage horaire d’une heure jouant en notre faveur, il n’est que 16h40, ici, au Portugal.
Un taxi nous conduit à Porto, 11 km au sud-est
de l’aéroport. S'il y a peu de monde sur la
route en ce milieu d’après-midi, la circulation se densifie une fois
en ville. Approchant de l’auberge Oporto Poets Hostel, où nous avons retenu trois nuits, je
reconnais le quartier longuement consulté sur Google Streets pour préparer ce voyage. L'accueil est chaleureux.
Située
au premier étage, notre chambre est immense ; elle offre une superbe vue panoramique sur la
vieille ville et ses monuments. En face se dresse la cathédrale.
Portugal Photo P Nicolas |
Porto s’étend sur les deux rives
d’un fleuve aux berges escarpées le Douro (on prononce Doro). Rive droite où nous sommes, le centre-ville couvre plusieurs
collines. Nous avons beau nous pencher aux fenêtres pour
apercevoir le fleuve en contrebas, à droite, impossible, celui-ci demeure caché par les
toits des maisons. Le Douro est si encaissé qu’aucune démarcation
n’est perceptible entre les toits en tuile des deux rives.
Une fois les bagages rangés, nous effectuons
quelques courses dans le quartier avant de dîner au rez-de-chaussée où une vaste pièce fait office de cuisine, salle à manger, salon.
Portugal Photo P Nicolas |
Portugal Photo P Nicolas |
Des
préparatifs de fête sont visibles un peu partout en prévision de la nuit de la
Saint-Jean, la plus grande fête de la ville. Elle se déroulera de dimanche soir à
lundi matin. Circuler en voiture devient impossible, ce
jour-là, toute la population descendant dans la rue.
Longeant les quais nous arrivons au
pont Dom Luis 1er, ouvrage métallique spectaculaire possédant deux niveaux de
circulation. Le tablier bas, réservé aux véhicules et aux piétons, le tablier haut, beaucoup
plus long, qui relie la partie haute des deux rives presque en à-pic à cet endroit. Ce tablier haut est réservé au métro et aux piétons, les vélos l’empruntent
aussi.
La structure générale du pont me rappelle le viaduc de Garabit construit dans le Cantal par Gustave Eiffel en 1884 et dont la couleur rouge m’a toujours étonné. Cependant, Garabit ne possède qu'un tablier haut sur lequel passe le train.
Cette ressemblance n’est pas surprenante puisque c’est Théophile Seyrig, l’associé d’Eiffel qui a réalisé le pont Dom Luis 1er entre 1881 et 1886.
Portugal Photo P Nicolas
|
Cette ressemblance n’est pas surprenante puisque c’est Théophile Seyrig, l’associé d’Eiffel qui a réalisé le pont Dom Luis 1er entre 1881 et 1886.
Néanmoins, Garabit pourrait bien
n’être qu’une réplique du Ponte Maria Pia,
réservé lui aussi au train et construit plus en amont par Eiffel vers
1877.
Samedi 22 juin
Il fait beau et la météo annonce le
même temps pour les jours suivants. Quel bonheur après plusieurs semaines de
grisaille ! La salle à manger est déserte lorsque nous descendons prendre notre petit déjeuner.
Des chapelles et de belles maisons baroques aux façades souvent recouvertes d’azulejos jalonnent le parcours.
Arrivés
au Douro, nous achetons un billet unique pour visiter : un petit musée d’art
sacré, les catacombes et une grande église gothique, Igreja de São Francisco, tous situés dans le même périmètre. Si
le musée n’a rien d’exceptionnel, la grande salle située à l’étage vaut le
déplacement car son plafond est magnifique.
Sous le musée, les catacombes forment une curieuse enfilade de salles voûtées, le plus surprenant étant l’ossuaire que l’on découvre soudain, sous nos pieds, à travers une dalle de verre. Je m’imagine assez mal finir, ainsi, sous les pieds des touristes.
Portugal Photo P Nicolas |
Sous le musée, les catacombes forment une curieuse enfilade de salles voûtées, le plus surprenant étant l’ossuaire que l’on découvre soudain, sous nos pieds, à travers une dalle de verre. Je m’imagine assez mal finir, ainsi, sous les pieds des touristes.
Portugal Photo B Nicolas |
Au moment d'entrer dans l’Igreja de São Francisco, le gardien nous indique que les photos sont interdites. Dommage ! car l'intérieur est stupéfiant ;
les murs disparaissent littéralement sous des talhas douradas, boiseries sculptées et dorées. Si l'on trouve ce type de boiseries dans beaucoup d'églises portugaises, elles montent, ici, jusqu'à la voûte, recouvrant même les piliers.
Une telle profusion me met mal à l’aise ; l’œil ne sait où se poser. L'installation de ces talhas douradas a nécessité plus de 200 kilos d’or. Qu’est-ce qui a bien pu pousser les moines à cautionner pareil délire. Quand on sait que les Franciscains sont un ordre mendiant prêchant la pauvreté, le paradoxe est de taille !
Une telle profusion me met mal à l’aise ; l’œil ne sait où se poser. L'installation de ces talhas douradas a nécessité plus de 200 kilos d’or. Qu’est-ce qui a bien pu pousser les moines à cautionner pareil délire. Quand on sait que les Franciscains sont un ordre mendiant prêchant la pauvreté, le paradoxe est de taille !
Notre guide touristique indique que
cette débauche a contraint les franciscains à fermer l’église au culte.
Il est difficile d’établir un
parallèle entre cette vieille église et les immeubles abandonnés rencontrés
auparavant, mais l’écart entre les deux est tout de même vertigineux.
Le parvis surélevé de l’église
domine le quai, offrant un large point de vue sur le Douro et sa rive gauche. De
vieux bateaux aux lignes élégantes y naviguent. Affectés, il y a plus d’un
siècle, au transport des fûts de Porto, ils sont reconvertis en bateau de promenade pour touristes.
Une ligne de tram passe sur le quai au pied du parvis et l’un de ces vieux trams remis en service pour les touristes y stationne.
Une ligne de tram passe sur le quai au pied du parvis et l’un de ces vieux trams remis en service pour les touristes y stationne.
Portugal Photo P Nicolas |
Ces engins sont de si petite taille qu’ils m’évoquent des jouets de collection. Dévalant les collines de Porto ils passent parfois au ras des maisons pour la plus grande joie des vacanciers.
Quittant les bords du Douro, nous
attaquons la colline de la cathédrale. Il fait si chaud que nous cherchons
systématiquement l’ombre des ruelles. Juste au-dessous de l’esplanade entourant
le monument, un petit belvédère offre une vue intéressante sur l’ouest de la
ville. Nous essayons en vain de repérer l’auberge et nos fenêtres de chambre
sur la colline d’en face.
Romane à l’origine, la cathédrale a subi de multiples remaniements et n’a plus grand intérêt à part la rosace de sa façade. Du muret fermant l’esplanade s’offre un vaste panorama sur la ville. Une foule de touristes s’y prend en photo avec la ville en arrière-plan. Difficile d’approcher.
Romane à l’origine, la cathédrale a subi de multiples remaniements et n’a plus grand intérêt à part la rosace de sa façade. Du muret fermant l’esplanade s’offre un vaste panorama sur la ville. Une foule de touristes s’y prend en photo avec la ville en arrière-plan. Difficile d’approcher.
Quittant ce lieu, nous gagnons la
gare de São Bento réputée pour son
hall tapissé d’azulejos. Absolument superbe ! Il règne, ici, une
atmosphère sereine, tout à fait inhabituelle dans une gare.
Portugal Photo P Nicolas |
Nous en profitons pour acheter deux
billets de train, Porto-Coimbra, trajet que nous effectuerons lundi matin.
Alors qu’en France les billets sont assez larges et rigides, ceux que le guichetier nous remet ont la taille et la souplesse d'un ticket de caisse.
Il est 13h00. De la gare São Bento, nous rentrons à l’auberge par le côté nord, évitant ainsi les ruelles pentues descendant au fleuve où les pavés inégaux sont mortels pour les chevilles quand on marche comme moi en sandales.
Alors qu’en France les billets sont assez larges et rigides, ceux que le guichetier nous remet ont la taille et la souplesse d'un ticket de caisse.
Il est 13h00. De la gare São Bento, nous rentrons à l’auberge par le côté nord, évitant ainsi les ruelles pentues descendant au fleuve où les pavés inégaux sont mortels pour les chevilles quand on marche comme moi en sandales.
Après déjeuner nous descendons jusqu’à
la place Ribeira au bord du Douro. Entre
cette place et le pont Dom Luis, le
Cais da Ribeira est une agréable voie
piétonne d’environ 300 mètres où alternent terrasses de café et boutiques de
souvenirs. Le quai prend des airs de marché avec ses stands colorés proposant les produits de l’artisanat local. Par cette chaleur les terrasses de cafés sont bondées.
Un public hétérogène
arpente le quai : touristes de tous âges, groupe de retraités en tenue de randonnée, jeunes vêtus de noir trimbalant guitares et
percussions, enfants du quartier à la peau cuivrée se jetant dans le fleuve sous
le regard amusé des touristes. Ambiance détendue, propice à la
flânerie.
Portugal Photo P Nicolas |
Projetant de visiter l’un des chais de
vin de Porto, tous implantés rive gauche, nous traversons le pont Dom Luis. Avançant sur le passage
piéton du tablier bas, je découvre au-dessus de nos têtes l’impressionnant
assemblage de poutrelles métalliques formant l’arche du tablier haut. J’ai beau
connaître la tour Eiffel, je suis très impressionné par cette masse
métallique ; l’ouvrage parait si léger depuis le quai !
Portugal Photo P Nicolas |
N’ayant que l’embarras du choix pour visiter un chai, nous choisissons Ferreira. La prochaine visite en français étant dans 45 minutes, nous continuons notre ballade le long du fleuve jusqu’à un atelier de réparation et d’entretien des bateaux.
Surprise ! un rabelos y est en construction. S’agirait-il de copies ? Observant avec plus d’attention ceux circulant sur le Douro je constate leur parfait état de conservation ; il s’agit bien de copies. L’idée de perpétuer le savoir-faire artisanal spécifique à la construction des rabelos en les destinant au tourisme m’apparait excellente.
Portugal Photo P Nicolas |
Portugal Photo P Nicolas |
Autrefois, le meilleur moyen de transporter les fûts était d'utiliser ces fameux rabelos qui descendaient le Douro jusqu’à Vila Nova de Gaia. C’est ici qu’étaient et sont toujours rassemblées les sociétés de commercialisation du vin de Porto.
Le jeune guide nous apprend également la
principale caractéristique du Porto : il s’agit d’un vin muté. On
interrompt brutalement sa fermentation naturelle en y ajoutant de l’alcool pur.
Le vin ne peut plus évoluer mais conservera indéfiniment ses sucres résiduels.
Le procédé date du XVIIIe siècle. Contrairement à ce que je pensais, une
bouteille de Porto ne peut donc pas vieillir puisque toute vie y a été interrompue.
Portugal Photo P Nicolas |
Le Porto est issu à la fois d’un assemblage de divers cépages poussant dans la vallée du Haut Douro, et d’un savant mélange de plusieurs années. Certaines années exceptionnelles on réalise du Porto haut de gamme avec un assemblage issu de la même récolte voire d’une même parcelle. Ces bouteilles souvent millésimées sont rares. À côté, il existe trois sortes de Porto issus de récoltes d’années différentes :
- Le porto blanc, généralement assez doux,
- Le Ruby, assemblage de vins rouges ayant vieilli 3 à 5 ans en fût,
- Le Tawny, assemblage de vins rouges ayant vieilli plus de 5 ans en fût.
La visite s’achève par la dégustation d’un Porto blanc, d’un Ruby et d’un Tawny. J’apprécie peu le
blanc, j’aime mieux les deux rouges et bien qu’ils soient très différents, je n’arrive pas à décider lequel je préfère.
Plusieurs ruelles et escaliers en plein soleil grimpent vers ce jardin couronnant la colline. Après quelques difficultés pour trouver le bon chemin, nous arrivons au sommet en nage. Le vaste panorama sur le fleuve et la ville récompense notre effort.
Portugal Photo P Nicolas |
Après une longue pause au Jardim do Morro, nous empruntons le tablier supérieur du pont Dom Luis pour rejoindre la rive droite. Traverser le Douro à cette hauteur est inoubliable.
Rive droite, un funiculaire descendant la pente abrupte de la colline nous ramène en une minute à l’entrée du Cais da Ribeira.
Portugal Photo P Nicolas |
Portugal Photo P Nicolas |
Regagnant l’auberge, nous découvrons une intense animation dans les ruelles à flanc de colline ; les riverains préparent la fête de la Saint-Jean en accrochant des guirlandes en travers des rues. Sympathique effervescence !
Après dîner, ayant pris une consommation au Café Bilhares, Rua Avis, nous pensons à une erreur quand le serveur nous demande 1€15 pour une bière et un thé, mais non, c’est le juste prix et nous retrouverons tout
au long du séjour ces prix étonnamment bas.
Rentrant à l’auberge vers minuit, nous découvrons plusieurs Portugais ayant installé un stand devant la Torre dos Clérigos. Ils s'apprêtent à y passer la nuit, assis sur des chaises pliantes, enveloppés d’une couverture. Sans doute est-ce le seul moyen pour eux de ne pas perdre leur place.
Demain, selon la tradition de la São João (Saint-Jean), ils vendront des bottes très odorantes de fleurs de poireaux ou d’ail, que les habitants s’agiteront sous le nez en riant.
Demain, selon la tradition de la São João (Saint-Jean), ils vendront des bottes très odorantes de fleurs de poireaux ou d’ail, que les habitants s’agiteront sous le nez en riant.
Dimanche 23 juin
Portugal Photo B Nicolas |
Malgré la nuit passée sur une chaise de leur stand, les marchands sont déjà au travail lorsque nous longeons la Torre dos Clérigos. Aux étals, les bottes de fleurs d’ail et de poireaux sont alignées entre de gros sacs en plastique renfermant le second accessoire indispensable à la fête : le marteau multicolore en plastique mou.
La rua dos Clérigos descend vers la Praça
da Liberdade, probablement la plus grande place de Porto d'où part le bus
500 desservant le littoral atlantique.
Portugal Photo P Nicolas |
Les arrêts entre le centre-ville et l’estuaire du Douro sont nombreux mais courts, notre bus rejoint rapidement le littoral.
Une partie du boulevard de mer ayant été fermée en raison d’une course de voitures anciennes, le chauffeur ne peut aller jusqu'à son terminus et nous dépose sur le front de mer. Très bien ! Il fait si beau.
Tous les aménagements du littoral paraissent neufs. Des arbres de petite taille sont plantés sur la promenade et un terrain gazonné parfaitement entretenu descend doucement vers la mer, rejoignant une piste pour piétons et cyclistes. Nous l'empruntons. Il fait chaud mais un vent frais venant du large rend cette chaleur supportable (nous ne découvrirons nos coups de soleil qu’en soirée !)
Sous ce soleil, l’écume des vagues, d’un blanc brillant, surligne la découpe de la côte rocheuse.
Tous les aménagements du littoral paraissent neufs. Des arbres de petite taille sont plantés sur la promenade et un terrain gazonné parfaitement entretenu descend doucement vers la mer, rejoignant une piste pour piétons et cyclistes. Nous l'empruntons. Il fait chaud mais un vent frais venant du large rend cette chaleur supportable (nous ne découvrirons nos coups de soleil qu’en soirée !)
Sous ce soleil, l’écume des vagues, d’un blanc brillant, surligne la découpe de la côte rocheuse.
Portugal Photo P Nicolas |
Au bout de la piste, nous rejoignons
la route avant un rond-point cerné de gradins. La course doit passer devant car des rugissements de moteurs accompagnés d’odeurs de carburant nous parviennent.
Une fois ce rond-point dépassé, nous atteignons une longue plage dont le sable blanc, extrêmement fin, renvoie violemment la lumière.
Il y a peu de baigneurs. Quelques personnes bronzent allongées sur des nattes, se protégeant du vent par des toiles maintenues à l’aide de piquets enfoncés dans le sable.
Ici, la promenade n’est plus qu’une interminable dalle de béton, ouverte aux piétons, vélos et rollers. De l’autre côté de la route, des immeubles sans caractère accentuent la froideur du lieu. Vivre ici toute l’année doit être déprimant.
Le village de Matosinhos débute à l’extrémité de cette longue plage où un
ensemble de sculptures en bronze, massives et très réalistes, représente cinq
femmes de marins scrutant la mer, visage déchiré par la douleur. Impuissantes,
elles assistent au naufrage d’un des leurs. La présente de cette oeuvre témoigne du lourd tribut payé par Matosinhos à la mer.
Il y a peu de baigneurs. Quelques personnes bronzent allongées sur des nattes, se protégeant du vent par des toiles maintenues à l’aide de piquets enfoncés dans le sable.
Ici, la promenade n’est plus qu’une interminable dalle de béton, ouverte aux piétons, vélos et rollers. De l’autre côté de la route, des immeubles sans caractère accentuent la froideur du lieu. Vivre ici toute l’année doit être déprimant.
Portugal Photo P Nicolas |
Portugal Photo P Nicolas |
Portugal Photo P Nicolas |
Nous déambulons dans les
rues du village à la recherche d’un de ces petits restaurants de pêcheurs dont
nous avons entendu parler à l’auberge. Modestes, disposant de
peu de tables, ils sont vite pleins. N’ayant que l’embarras du choix, nous
choisissons la terrasse de O Vila Verde,
dans la rua Sul, tout près du port.
Portugal Photo P Nicolas |
Portugal Photo P Nicolas |
Au retour, l’attente à l’arrêt de bus est longue ; il n'y a aucun abri et la température dépasse les 30°. Le bus 500 arrive
enfin.
Dans Porto, les rues commencent à se remplir de monde, on se poursuit déjà, armé d'un de ces marteaux en plastique creux émettant un couic aigu à chaque coup asséné. Ce son aigu retentit partout sur les trottoirs du centre-ville.
Dans Porto, les rues commencent à se remplir de monde, on se poursuit déjà, armé d'un de ces marteaux en plastique creux émettant un couic aigu à chaque coup asséné. Ce son aigu retentit partout sur les trottoirs du centre-ville.
Portugal Photo P Nicolas |
Lorsque nous remontons à l’auberge, beaucoup d'habitants du quartier sont aussi dans la rue. Certains discutent en surveillant leur barbecue, d'autres entreprennent de caler leur table de salle
à manger entre les voitures pour le dîner du soir. Vin et bière circulent généreusement, une odeur de sardines fraîches, grillées, flotte dans l’air. Près de l’auberge,
tous les voisins installent leurs tables bout à bout. Une sono est installée le long de l’immeuble.
Portugal Photo P Nicolas |
Portugal Photo P Nicolas |
Portugal Photo P Nicolas |
Portugal Photo P Nicolas |
Malgré notre faiblesse en langues
étrangères nous échangeons un peu avec une étudiante sicilienne et une
Irlandaise d’âge mûr. Tous nous disent admirer le système de santé français.
Comme le veut la coutume, à minuit, les habitants lancent de mini montgolfières éclairées d’une petite bougie. Cela effraie les oiseaux de mer nichant sur les toits mais quel spectacle quand le ciel de la ville se remplit de mini montgolfières !
Puis c’est le grand feu d’artifice au-dessus du Douro. Remontés à notre chambre pour le suivre de nos fenêtres, nous sommes aux premières loges !
Comme le veut la coutume, à minuit, les habitants lancent de mini montgolfières éclairées d’une petite bougie. Cela effraie les oiseaux de mer nichant sur les toits mais quel spectacle quand le ciel de la ville se remplit de mini montgolfières !
Puis c’est le grand feu d’artifice au-dessus du Douro. Remontés à notre chambre pour le suivre de nos fenêtres, nous sommes aux premières loges !
Portugal Photo P Nicolas |
Portugal Photo P Nicolas |
Lundi 24 juin
Prenant le train pour Coimbra à 09h00, nous sommes prêts de bonne heure.
Une surprise nous attend en descendant prendre notre
petit déjeuner ! Nus dans l'espace cuisine/salon, deux jeunes font l’amour. Les violents coups de reins du garçon
prouvent qu’il tient une forme éblouissante après cette nuit de fête. Bravo !
N'ayant pas le coeur de les interrompre, nous filons déjeuner au bâtiment principal de l’auberge où existe aussi un espace cuisine/salon.
N'ayant pas le coeur de les interrompre, nous filons déjeuner au bâtiment principal de l’auberge où existe aussi un espace cuisine/salon.
Nous voilà partis en tirant nos valises, il n'y a pas un chat dehors et nous constatons que la fête a dû se terminer tôt ce matin car le désordre est indescriptible dans les rues autour de l'auberge : tables non débarrassées, nappes souillées, bouteilles entamées abandonnées, chaises renversées, le sol est jonché de papiers et de gobelets en plastique.
Portugal Photo B Nicolas |
Un vent frais nous enveloppe lorsque nous débouchons rua dos Clérigos. Ce courant d'air entraîne des cannettes de bière vides qui heurtent les pavés en produisant un bruit sinistre. Quelqu'un a oublié son marteau plastique sur une marche de la
tour. Sur les seuils de magasins
s’entassent restes de repas et bouteilles entamées. Une femme âgée, tête
enveloppée d’un foulard et munie d’un bâton, remue les déchets à la recherche de nourriture. Elle ramasse un cornet de frites à peine entamé.
Juste avant la Praça da Liberdade, des jeunes ivres se battent. Nous
nous arrêtons, préférant attendre de voir comment les choses vont tourner. Une
jeune fille voulant séparer deux garçons reçoit un violent
coup de poing dans la figure et s’écroule sur le dos, sonnée. Il lui
faudra plusieurs secondes pour retrouver ses esprits. Finalement, elle n'est pas blessée car elle se relève en hurlant après eux. La bagarre
s’interrompt, deux des jeunes quittent le groupe en injuriant les autres. L’un de
ceux qui restent a la bouche en sang.
Portugal Photo B Nicolas |
L’ambiance change radicalement à la gare Campanhã où passent les grandes lignes
ferroviaires. Ici, les quais sont déserts. Les rares personnes que nous croisons ne
reviennent pas de la fête ; sac sur le dos, ils partent au travail.
Le train arrive et repart à l’heure.
Il traverse le Douro à proximité de l’autre pont métallique identique
au viaduc de Garabit. Après un bref arrêt, rive gauche, à Villa Nova de Gaia il rejoint la côte avant de descendre
plein sud. Au moins deux autres couples français sont montés dans notre
compartiment. Les sièges sont confortables.
Nous apercevons la côte bordée de
plage et de résidences secondaires. Des passerelles de bois, aménagées
au-dessus du sable, permettent aux piétons et cyclistes de circuler d’un îlot à l’autre.
Le train s’éloigne de la côte. Il ne
s’arrête qu’à deux ou trois reprises et rejoint Coimbra en une heure trente. Comme
à Porto, c’est en navette que nous rejoignons le centre-ville.
Portugal. Photo B Nicolas |
Une fois nos bagages déposés à
l’hôtel, nous découvrons un quartier pittoresque aux
ruelles étroites, assez sombres, dans lesquelles de nombreux commerces n’ont
aucune vitrine.
Leurs portes sont ouvertes, mais il faut écarter les lanières
des rideaux anti mouches pour découvrir quels produits sont vendus à l’intérieur.
Les commerces de fruits et légumes se repèrent plus facilement, tous ayant de
petits étalages à l’extérieur. Ici aussi on a fêté la Saint-Jean, les
guirlandes sont encore tendues au-dessus de nos têtes.
Portugal Photo B Nicolas |
Nous achetons des fruits, un fromage
local et une bouteille d’eau fraîche puis nous allons piqueniquer dans un parc
ombragé, en bordure du Mondego.
Malgré la forte chaleur, nous partons
vers 13h00 visiter la ville et commençons par Sé Velha.
En portugais "Sé" signifie "cathédrale". Sé Velha est considérée comme la seconde cathédrale romane la plus ancienne du pays après Braga dans le nord. Alors que cette dernière mélange roman, gothique, et baroque, Sé Velha présente un ensemble roman très homogène.
Cernée de maisons anciennes, ne disposant que d’une toute petite place en pente devant le parvis, la façade est d'autant plus difficile à photographier que les voitures stationnent le long du bâtiment. Ayant réussi à prendre quelques clichés, nous poursuivons sous une chaleur torride en direction de l'université à laquelle nous accédons par une porte majestueuse la Porta Férrea (la porte de fer)
En portugais "Sé" signifie "cathédrale". Sé Velha est considérée comme la seconde cathédrale romane la plus ancienne du pays après Braga dans le nord. Alors que cette dernière mélange roman, gothique, et baroque, Sé Velha présente un ensemble roman très homogène.
Portugal Photot P Nicolas |
Portugal Photot P Nicolas |
Cernée de maisons anciennes, ne disposant que d’une toute petite place en pente devant le parvis, la façade est d'autant plus difficile à photographier que les voitures stationnent le long du bâtiment. Ayant réussi à prendre quelques clichés, nous poursuivons sous une chaleur torride en direction de l'université à laquelle nous accédons par une porte majestueuse la Porta Férrea (la porte de fer)
Portugal Photo P Nicolas |
Portugal Photo B Nicolas |
Portugal Photo B Nicolas |
Empruntant un long couloir bordé de fenêtres, nous apercevons une salle dans laquelle un étudiant passe son oral, face à trois professeurs. Il illustre son propos par des slides grâce à un petit rétroprojecteur, tandis qu'assis à l’écart, quatre étudiants suivent attentivement la prestation de leur camarade.
Malgré la chaleur, certains étudiants portent la tenue de l’université, une longue cape noire, identique pour garçons et filles. L’université de Coimbra accueille près de 20 000 étudiants.
Portugal Photo B Nicolas |
En soirée, nous dînons au restaurant du Jardim da Manga face à une très curieuse fontaine à baldaquin.
Mardi 25 juin
Portugal Photo P Nicolas |
Portugal Photo P Nicolas |
L’agence où nous avons retenu la voiture étant loin de l’hôtel, nous y allons en taxi. Le chauffeur est un retraité parlant français qui nous confie avoir travaillé à Paris puis à Tours durant 25 ans. Sa faible retraite l’oblige malheureusement à faire le taxi pour compléter ses revenus.
Je ne suis pas le seul dans ce cas,vous savez ! Beaucoup de retraités font comme moi.
L'agence Europcar occupe l'une des boutiques de l'enceinte extérieure du stade de Coimbra. Scotché à la porte vitrée, un papier nous informe que le
gérant revient de suite. Espérons, car il n’y a ni ombre ni banc et un panneau
électronique affiche une température de 40°.
Le gérant arrive, les formalités sont rapides et nous voilà partis. Quel bonheur d'avoir la clim !
Le gérant arrive, les formalités sont rapides et nous voilà partis. Quel bonheur d'avoir la clim !
Allant vers l’est, nous devons
traverser une zone montagneuse. La route des crêtes nous tente. Elle est bordée
de vert sur la carte et débute juste à la sortie d’une petite agglomération nommée
Lousa. Je ne suis pas prêt d’oublier
ce nom !
Nous tournons près de 45 min dans Lousa, empruntant successivement chaque sortie sans jamais trouver la route des crêtes. Déçus nous suivons la vallée en direction de Tomar, notre prochaine étape.
Portugal Photo B Nicolas |
Nous tournons près de 45 min dans Lousa, empruntant successivement chaque sortie sans jamais trouver la route des crêtes. Déçus nous suivons la vallée en direction de Tomar, notre prochaine étape.
La clim étant réglée
sur 20° depuis ce matin c’est une fournaise qui nous cueille en sortant de voiture devant l'hôtel Trovador à Tomar. Heureusement, il suffit de traverser la rue et pousser la porte d’hôtel pour retrouver aussitôt la fraîcheur.
Au comptoir, un quadragénaire aux
cheveux frisés grisonnants nous
accueille dans un français plus que correct. Derrière lui, trois pendules rondes alignées sur le mur affichent chacune un fuseau horaire
différent : Lisbonne, Paris, New York.
Notre chambre est située au bout d’un long couloir au second étage ; décor banal, stéréotypé. Les bagages une fois rangés nous partons découvrir la vieille ville toute proche construite entre le pied d’une colline et la rivière Nabão.
Notre chambre est située au bout d’un long couloir au second étage ; décor banal, stéréotypé. Les bagages une fois rangés nous partons découvrir la vieille ville toute proche construite entre le pied d’une colline et la rivière Nabão.
Portugal Photo B Nicolas |
Portugal Photo B Nicolas |
Portugal Photo B Nicolas |
Reposés, nous décidons quand même de visiter l’Igréja de Santa Maria do Olival. Cette église qui appartenait aux templiers et où étaient enterrés les chevaliers est construite sur l’autre rive de la rivière Nabão, loin de la forteresse surplombant la vieille ville.
Nous y accédons par une passerelle franchissant la rivière à côté de l’un des principaux ponts de la ville. Contrairement à son apparence, l’Igréja de Santa Maria do Olival n’est pas de style roman mais gothique primitif. Nous apprécions autant son volume équilibré à l’extérieur que son décor d'azulejos à l’intérieur. Pour une raison que nous saisissons mal, le gardien ferme plus tôt que d’habitude, il nous met dehors au bout de trois minutes.
Portugal Photo P Nicolas |
Portugal Photo P Nicolas |
Cherchant, en soirée, un lieu où goûter la cuisine locale, nous découvrons une maison sans enseigne ayant un menu affiché à l'extérieur. Malgré les rideaux, nous devinons quelques tables dressées à l'intérieur et entrons. Il s'agit bien d'un restaurant. Deux clients dînent dans une pièce communiquant directement avec la salle à manger du propriétaire où les enfants sont assis autour d'une table.
Ravi de pouvoir parler français, le patron nous installe puis nous
explique la composition des plats en cherchant un peu ses mots. Comme il n’emploie pas toujours le terme adéquat, le résultat est cocasse. Il nous sert de bons plats traditionnels et ses efforts pour s'exprimer en français sont touchants.
Placée en évidence dans la pièce, une haute couronne nous intrigue. Elle semble composée de petits pains et de fleurs dont le dessèchement prouve qu'elle trône, là, depuis des mois. Demandant au patron ce qu’elle représente, celui-ci nous répond avec fierté qu'il s'agit de la coiffe portée par sa fille à la Festa dos tabuleiros (fête des plateaux).
« C’est l’une des fêtes les plus réputées du Portugal ; elle se déroule tous les 4 ans pendant plusieurs jours et attire des milliers de Portugais et d’étrangers. 400 à 500 000 personnes viennent à notre fête alors que la ville compte seulement 40 000 habitants.
Nos rues et nos maisons sont entièrement décorées de guirlandes de fleurs,
c’est magnifique ! Et la fête se termine par le grand défilé des
plateaux où plusieurs centaines de jeunes filles vêtues de blanc portent cette
coiffe composée de pains et de fleurs assemblés sur un plateau. La hauteur de la coiffe doit correspondre exactement à la taille de la
jeune fille qui la porte ! C’est la règle »
Bien qu'il fasse nuit, l’air est encore tiède lorsque nous ressortons. Déserte à notre arrivée, la Praça da Républica attire le monde après dîner. Son éclairage orangé met en valeur les bâtiments alentours.
Assis dos à la mairie, nous observons des enfants jouer au ballon devant l’église
Saint-Jean Baptiste. Les habitants sont sortis des maisons et discutent par petits groupes ici et là. L'ambiance régnant ici, paisible, si agréable, fait que
nous y restons un long moment.
Mercredi 26 juin 2013
Portugal Photo P Nicolas |
La température bat déjà des
records lorsque nous pénétrons à 09h00 sur le parking de la forteresse en haut de la colline. Il est aisé d'y trouver une place à l’ombre car seulement trois voitures y stationnent. Je m’attendais à rencontrer plus de
monde dans un lieu aussi réputé.
La longue muraille ceinturant le site est impressionnante. Nous accédons à la porte principale par un
goulet encaissé qui m'évoquerait une souricière si le porche n'était grand ouvert. Devant ces murailles massives, j'éprouve une sensation de force austère empreinte de sérénité.
Comment était la vie, ici, au XIe siècle ?... Dure et intransigeante, sans doute. Difficile de l’imaginer aujourd’hui quand l’imagerie du moyen-âge, surexploitée par nos médias, est détournée, fantasmée.
Portugal Photo P Nicolas |
Comment était la vie, ici, au XIe siècle ?... Dure et intransigeante, sans doute. Difficile de l’imaginer aujourd’hui quand l’imagerie du moyen-âge, surexploitée par nos médias, est détournée, fantasmée.
Portugal Photo P Nicolas |
À la fois garnison et couvent, la
forteresse a été fondée en l’an 1118 par des chevaliers français afin de
surveiller la route de la Terre Sainte qu’empruntait les pèlerins. La
construction du château a commencé en 1160. Les Maures qui l’ont attaqué en
1190 s’y sont cassé les dents.
Se retrouver sans guide dans un tel lieu est assez déroutant, mais partir à sa découverte plutôt excitant. Nous ne rencontrerons pas plus de six ou sept personnes dans ce dédale de salles et de cloîtres au cours de la matinée. Difficile d'imaginer qu'il fourmillait de moines-soldats!
Portugal Photo P Nicolas |
L’architecture de cette forteresse est
tantôt sobre tantôt raffinée. De ne jamais nous être retrouvés seuls dans un
monument aussi vaste produit sur nous un effet étrange. Cette succession
de salles, de cloîtres, de couloirs, tous silencieux, nous donne, d'une part, l'impression d'un monument encore plus vaste, d'autre part, le sentiment de déambuler dans un lieu oublié, perdu, à l'écart du temps.
Chaque couloir, chaque escalier, nous conduit à un lieu ayant son caractère propre. Et ce lieu possède souvent plusieurs sorties : vers le haut, vers le bas, à gauche, à droite… Ne surtout pas perdre le plan !
Au milieu du couvent, la curieuse et
magnifique rotonde des templiers, richement décorée, possède un axe central
composé de plusieurs colonnes hautes de deux étages. On peut faire le tour de cet axe remarquablement agencé et superbement décoré. Une coupole recouvre l’ensemble.
Dans l’église adjacente, les moulures des voûtes forment d'élégantes arabesques. « Arabesque » convient parfaitement puisqu’ici, art Arabe et Européen sont indissociables.
Chaque couloir, chaque escalier, nous conduit à un lieu ayant son caractère propre. Et ce lieu possède souvent plusieurs sorties : vers le haut, vers le bas, à gauche, à droite… Ne surtout pas perdre le plan !
Portugal Photo P Nicolas |
Portugal Photo P Nicolas |
Portugal Photo P Nicolas |
Dans l’église adjacente, les moulures des voûtes forment d'élégantes arabesques. « Arabesque » convient parfaitement puisqu’ici, art Arabe et Européen sont indissociables.
Portugal Photo P Nicolas |
Portugal Photo P Nicolas |
Rejoignant le premier niveau, je me demande si des films ont déjà été tournés dans la forteressee et imagine une fiction dont l'intrigue, à l'image du monument offrirait plusieurs options de cheminement.
Nous ressortons, autant séduits par l’aspect
insolite de la visite que par la puissance architecturale de l'ensemble. Cette visite restera notre souvenir le plus marquant du
voyage.
Nous avons repris la route en
direction d’Alagoa, bourgade proche de la frontière espagnole où nous passerons
trois nuits. Au Portugal, rouler vers l’est ne dure jamais longtemps puisque
seuls 200 kilomètres séparent la côte atlantique de la frontière espagnole.
Le trajet est agréable, pittoresque, assez accidenté. Nous ne croisons aucun touriste, mais un grand nombre de cigognes nichant un peu partout : sur les poteaux
électriques en bordure de route, dans les arbres, sur les toits, les cheminées.
Elles devraient bientôt partir en migration vers des zones moins chaudes.
Portugal Photo P Nicolas |
Portugal Photo P Nicolas |
Les prairies sont parsemées de chênes-lièges
sous lesquels des troupeaux de bovins s’abritent du soleil. Par endroits, la
terre est rouge. Plus nous approchons du bourg d’Alagoa, plus le sol est rocailleux. Dans certains champs, de gros
blocs de pierre sortent un peu partout du sol, dans d’autres de grandes dalles
sombres masquent totalement la terre. Seuls des moutons peuvent paître sur des
sols aussi arides.
Un kilomètre avant Alagoa, un panneau nous indique l’entrée
du gîte Quinta Paraiso.
Il est 16h30. La frontière espagnole est à moins de trente kilomètres.
Il est 16h30. La frontière espagnole est à moins de trente kilomètres.
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Notre hôte, un quinquagénaire
aux cheveux grisonnants, Antonio Cardona
Casanova, arbore un look soixante-huitard et parle couramment le français.
Son gîte se compose de trois
bâtiments de plain-pied formant un « U » autour d’un patio
rectangulaire. Au fond, le plus petit bâtiment, avec véranda, fait
office de cuisine-salle à manger. Les deux ailes en retour abritent, l’un le domicile du propriétaire, l’autre les quatre chambres du
gîte.
Antonio nous montre notre chambre, une pièce assez grande avec salle de bains et toilettes. La fenêtre donne sur le patio au centre duquel un bassin abrite quelques tortues.
Antonio nous montre notre chambre, une pièce assez grande avec salle de bains et toilettes. La fenêtre donne sur le patio au centre duquel un bassin abrite quelques tortues.
Une fois installés, nous poussons
jusqu’au village d’Alagoa, bourgade
paisible de 600 habitants.
Fraîchement repeinte, l’église se repère immédiatement
à l'angle de la place du village. Dans la rue pavée partant de là, les ouvertures de certaines maisons, aux crépis également récents, sont peintes de couleurs vives. Nous croisons quelques habitants ; tout est si calme !
Portugal Photo P Nicolas |
Portugal Photo B Nicolas |
Portugal Photo B Nicolas |
De retour au gîte, nous buvons un verre d'eau bien fraîche assis à une table du patio. Le propriétaire nous apprend alors qu'un restaurant d'Alagoa sert une bonne cuisine à un prix raisonnable ! Ici, tous les
prix semblent raisonnables. N’ayant pas le courage de reprendre la voiture, nous
dînons des restes du piquenique de ce midi.
Tandis que nous mangeons, un couple belge rentre de promenade et nous salue en français. Antonio nous expliquera un peu plus tard qu'ils viennent chez lui chaque année et sont devenus
amis.
S’il y a un peu d’air sur la
terrasse, la chaleur suffocante dans notre chambre nous incite à allumer la
clim. Celle-ci fonctionnant au même rythme que l’économie du pays, nous devons ouvrir la fenêtre au milieu de la nuit pour avoir un peu d’air !
Jeudi 27 juin 2013
Aujourd'hui, notre objectif est de visiter rapidement la ville de Portalegre où nous ferons quelques courses avant de grimper aux
villages fortifiés de, Marvão et Castelo de vide, tous deux perchés à plus de 800 m d’altitude.
Au petit déjeuner, le couple belge et le propriétaire nous recommandent vivement la visite de ces villages de montagne.
Portugal Photo P Nicolas |
Au petit déjeuner, le couple belge et le propriétaire nous recommandent vivement la visite de ces villages de montagne.
Situé à 15 km du gîte et perché sur un éperon rocheux, Portalegre
est un gros bourg, également fortifié, surplombant une longue vallée que traverse l’axe routier conduisant en Espagne. Une montée sinueuse accède au centre-ville, lequel ne conserve que peu de traces des anciennes fortifications.
Portugal Photo B Nicolas |
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Alors que nous marchons dans une rue de la vieille ville, quelqu’un sort d’une maison, chargé de sacs
de provisions. La maison n’a ni vitrine ni enseigne, mais nous devinons qu’une
épicerie se trouve derrière la toile bleue masquant l’entrée. Nous entrons.
L'intérieur fait penser à une arrière-boutique où une remise, il y fait sombre. Des
cagots de fruits et légumes étant posés sur le sol de ciment, nous remplissons
deux pochons de fruits et les tendons à l’homme âgé appuyé au comptoir. La balance sur laquelle il les pèse semble aussi
âgée que lui.
Sur les étagères, derrière lui, sont alignés sans aucun rangement : conserves, papier toilette, boites de cirage, produit anti-mouches, dentifrice, sacs de riz et haricots, ainsi qu'une série de bocaux où des plantes macèrent dans l'huile d'olive.
Ayant repris la voiture, nous tournons
en rond un bon moment dans le haut de Portalegre
avant de trouver la route des villages fortifiés. Depuis notre arrivée il y a 7 jours, le temps ne change pas, il fait toujours aussi beau.
Portugal Photo B Nicolas |
Portugal Photo P Nicolas |
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Au-delà du village, une troisième enceinte protège l’accès au château dans lequel une quatrième enceinte isole le donjon et les appartements du seigneur. Cette succession d’enceintes en dit long sur l’insécurité de la région à l’époque. Depuis les murailles du donjon, c’est l’Espagne que l’on voit quelques kilomètres plus loin.
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Reprenant la route, nous poursuivons en direction de Castelo de vide. Beaucoup plus important que Marvão, ce village fortifié conserve lui aussi les ruines de son château et du donjon. Il a longtemps été une station thermale appréciée des Romains autant que des Arabes.
Bien que nous soyons à environ 800 m d'altitude, il n’y a pas le moindre souffle d’air ;
la chaleur devient si forte que nous nous réfugions
dans un bar où la clim nous rafraîchit un peu. Je ne serais pas surpris que le thermomètre dépasse les 40°.
Une fois à l'intérieur du château, nous devons grimper sur le toit d’une ancienne poudrière et le traverser pour accéder au donjon. S'il ne reste pas grand chose à l'intérieur, la vue est en revanche, magnifique. Assis sur un banc de pierre devant une ouverture, nous découvrons la topographie du village en contrebas et le vaste panorama environnant.
Quelle bénédiction, ce petit courant d'air dû aux multiples ouvertures !
Dans la partie la plus ancienne du village existe une très ancienne synagogue aménagée en musée. Nous y apprenons que des juifs, chassés
d’Espagne, sont arrivés à Castelo de Vide en 1492. Cette synagogue serait la plus ancienne du Portugal.
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Quelle bénédiction, ce petit courant d'air dû aux multiples ouvertures !
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La pâtisserie du village est réputée pour ses queijadas. Élaborée à partir de lait caillé, cette spécialité est vendue nature, aux amandes ou à l’orange. Excellent.
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Suivant les conseils du propriétaire nous allons dîner chez Horacio à Alagoa. Le café restaurant se situant juste avant la place du village, nous laissons la voiture sur la place.
La salle du café est vide et silencieuse. Puis un homme,sans doute le propriétaire, sort des cuisines. Il ne parle pas un mot de français mais comprend à nos mimiques que nous souhaitons dîner et nous dirige vers une salle indépendante, derrière le bar. Le restaurant est équipée de longues tables avec des bancs. Nous sommes les seuls clients.
Allumée au fond de la pièce, la télévision diffuse le journal du soir. Il est bien sûr question de la grève générale prévue aujourd'hui et nous comprenons que deux ministres portugais viennent de démissionner.
C'est alors que le couple belge entre et s'installe à la table voisine. Venant souvent dîner ici, ils nous conseillent certains plats. La cuisine est vraiment bonne et copieuse, trop copieuse par cette chaleur. Quant au prix, toujours imbattable. Nous reviendrons demain soir.
Assis dans le patio du gîte, nous discutons avec le propriétaire tout en buvant un verre de Ginja (cerise à l'eau de vie) faite maison. Nous parlons de la grève
générale et il nous confie que la gravité de la crise économique portugaise a
des conséquences directes sur son activité d’hébergement. Contrairement aux années précédentes, il n’a aucune réservation pour les
prochaines semaines et ignore comment il va faire face à la situation. Haussant
les épaules avec un geste d’agacement il nous dit qu’au Portugal les politiques
peuvent faire ce qu’ils veulent puisque les gens ne bougent pas.
Le portugais est trop gentil, il accepte toujours tout !
Il ajoute qu'en 1974, la révolution des œillets a vu toute la population dans la rue, mais qu'elle a été la première révolution pacifique en Europe.
C’est normal les Portugais sont si gentils !
Allumée au fond de la pièce, la télévision diffuse le journal du soir. Il est bien sûr question de la grève générale prévue aujourd'hui et nous comprenons que deux ministres portugais viennent de démissionner.
C'est alors que le couple belge entre et s'installe à la table voisine. Venant souvent dîner ici, ils nous conseillent certains plats. La cuisine est vraiment bonne et copieuse, trop copieuse par cette chaleur. Quant au prix, toujours imbattable. Nous reviendrons demain soir.
Portugal Photo B Nicolas |
Le portugais est trop gentil, il accepte toujours tout !
Il ajoute qu'en 1974, la révolution des œillets a vu toute la population dans la rue, mais qu'elle a été la première révolution pacifique en Europe.
C’est normal les Portugais sont si gentils !
La clim de notre chambre prolongeant
son soutien à la grève générale, nous avons dormi dans une serre.
Le gîte se trouve à l’entrée du Parque Serra de Sao Mamede, un parc
naturel dépassant les 30 000 hectares et allant jusqu’à la frontière espagnole. Aujourd'hui, nous prévoyons une journée nature :
balade à pied, observation d’oiseaux (éventuellement), et montée au point culminant de la région,
le pic Sao Mamede.
Quitter Alagoa par de petites routes pittoresques nous procure un total dépaysement. Pas un chat, comme d'habitude.
Portugal Photo P Nicolas |
Portugal Photo P Niccolas |
Un détail nous surprend : de nombreux champs possèdent un portail, un portail identique à ceux d’une entrée de cour ou de jardin sauf qu’il n’y a aucune habitation derrière, seulement le champ. Après recherches, je n’ai trouvé aucune explication à l’existence de ces portails tantôt bien entretenus, tantôt inutilisés et envahis d’herbe.
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Nous poursuivons notre route jusqu’à
un lac artificiel situé une douzaine de kilomètres
au-dessus de Castelo de vide. Le barrage de Póvoa, au nord du lac, provoque cette retenue, toute en
méandres et ramifications, qui donne l'illusion que plusieurs plans d’eau se
succèdent. Empruntant un chemin de terre, nous marchons le long de cette rive tourmentée.
Le site est calme, très agréable. Dois-je préciser qu'il n'y a aucun touriste à l’horizon ?
Portugal Photo P Nicolas |
Portugal Photo P Nicolas |
À présent, la petite route que nous suivons franchit une rivière où deux ponts se côtoient. Le plus ancien est fermé à la circulation, mais n’a pas été démonté. Le second, à peine plus large, a été construit à côté. Nous descendons piqueniquer au bord de la rivière dont l’eau est d’une grande limpidité. Ensuite, nous observons les oiseaux vivant sur les berges : cigognes blanches, héron pourpre, hirondelles des rochers… et deux rapaces que nous n’avons pu identifier. Au cours de cet arrêt d' 1h30, une seule voiture est passée sur le pont.
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La route très sinueuse que nous
suivons maintenant grimpe à un sommet où s’élève une minuscule chapelle.
Celle-ci est fermée mais nous sommes venus profiter de la vue plongeante sur Castelo de Vide, visité hier. Ses vieilles fortifications et le développement ultérieur sont bien
visibles. La partie fortifiée parait si petite comparée à l’extension moderne.
Surprise ! Nous croisons enfin trois humains en repartant : une femme et deux enfants grimpant à la chapelle.
Arrivés au cœur du parc naturel,
nous voulons grimper au pic de Saô
Mamede, haut de 1027 mètres et situé à environ 5 kilomètres de la frontière
espagnole. À son pied, la route qui semble y monter est une piste de terre.
Aucun panneau n’indiquant la direction du sommet, nous hésitons avant de nous y lancer. Le chemin n’est pas trop abîmé, mais contourne
le pied du mont sur plusieurs kilomètres avant d’y grimper. Nous ne croisons personne sur la piste et pas davantage au sommet. L’absence de végétation nous offre une vue panoramique à plus de 180° sur la région.
Je remarque avec intérêt la coloration très vive de certaines roches du pic.
Il fait si bon au-dessus de 1000 mètres que nous restons un bon moment assis à contempler le paysage.
Surprise ! Nous croisons enfin trois humains en repartant : une femme et deux enfants grimpant à la chapelle.
Portugal Photo P Nicolas |
Je remarque avec intérêt la coloration très vive de certaines roches du pic.
Il fait si bon au-dessus de 1000 mètres que nous restons un bon moment assis à contempler le paysage.
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Portugal Photo P Nicolas |
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L’extérieur du bâtiment évoque plus une forteresse qu’un lieu de culte, mais à l’époque la frontière était si peu sûre…
Bien qu’une partie du site soit transformée en Poussada (hôtel de luxe), nous pouvons quand même en visiter la majeure partie. Cette fois, nous ne sommes pas seuls, un autre couple effectue la visite.
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Empruntant une toute petite route pour rentrer au gîte, nous longeons des bois d'eucalyptus. Depuis 1980, cette culture est assez développée au Portugal. Les 550 000 ha plantés assurent 75% de la production de papier du pays.
Portugal Photo P Nicolas |
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Samedi 29 juin 2013
Après avoir passé 3 jours dans cette région isolée du nord de l’Alentejo nous gagnons Évora au centre de la province. Ce nom "Évora" est le même que celui de la grande chanteuse cap-verdienne Évora (la chanteuse aux pieds nus). Puisque le Cap-Vert était une colonie portugaise jusqu'en 1975, je suppose que cette homonymie vient de là.
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Chaque matin, c’est le propriétaire
qui nous sert le petit déjeuner.
La démission des deux ministres
portugais fait tellement de remous dans le pays que, tout en nous servant, il
écoute attentivement les infos à la télé et s’exclame en se tournant vers nous : si, en France, on vous faisait
le quart de ce que le gouvernement nous impose vous mettriez le feu au
pays ! Le couple belge acquiesce spontanément en hochant vigoureusement la tête. Puis la conversation dévie vers d'autres sujets.
La femme belge nous indique qu’il fait
toujours très chaud à Évora, elle nous conseille de nous méfier vu la canicule de ces derniers jours.
Nous arrivons vers 11h00 à Évora et laissons la voiture à l'extérieur des remparts. La ville qui compte environ 57 000 habitants s’est développée autour d’un centre historique fortifié, bâti sur un promontoire peu élevé au milieu d’une vaste plaine.
Considérée comme la ville portugaise
la plus riche en monuments historiques après Lisbonne, et classée depuis 1986 au patrimoine mondial de l’UNESCO, Évora attire beaucoup de
touristes.
Qu'il fait chaud ! La température serait encore plus éprouvante sans l'ombre des rues étroites de la vieille ville. Il n'y a pas un souffle d'air dans Évora.
Les magasins de la rua Joao de Deus que nous suivons à présent sont dissimulés sous de solides arcades en pierre qui se prolongent sur tout le côté gauche de la Praça do Giraldo où cette rue débouche.
Le centre de la place sert de terrasse aux cafés voisins. Beaucoup de tables sont prises mais nous en trouvons une.
Effectuant d’incessants allers-retours entre café et terrasse, les serveurs ont bien du mérite par cette chaleur.
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Les magasins de la rua Joao de Deus que nous suivons à présent sont dissimulés sous de solides arcades en pierre qui se prolongent sur tout le côté gauche de la Praça do Giraldo où cette rue débouche.
Le centre de la place sert de terrasse aux cafés voisins. Beaucoup de tables sont prises mais nous en trouvons une.
Effectuant d’incessants allers-retours entre café et terrasse, les serveurs ont bien du mérite par cette chaleur.
Portugal Photo P Nicolas |
Le bloc du marbre brut, posé à
proximité de la fontaine semble être une allusion directe à la richesse du sous-sol.Si le marbre italien de Carrare est éblouissant
sous le soleil en milieu de journée, celui d’Évora, déclinant une palette de tons beiges, conserve une grande douceur.
D’après le plan, notre hôtel se
trouve à 150 mètres de la Praça do
Giraldo, centre de la vieille ville. La chambre n’est disponible qu’à
partir de 14h00, mais nous y allons quand même afin de voir s’il est possible
d’y garer la voiture.
Il n’y a pas de garage, mais l’accueil nous remet un badge autorisant de stationner à l’intérieur des fortifications sur une place réservée par l’hôtel. Parfait. J’appréhendais de devoir refaire le trajet, des remparts à l'hôtel en tirant nos valises par cette chaleur.
Il n’y a pas de garage, mais l’accueil nous remet un badge autorisant de stationner à l’intérieur des fortifications sur une place réservée par l’hôtel. Parfait. J’appréhendais de devoir refaire le trajet, des remparts à l'hôtel en tirant nos valises par cette chaleur.
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Portugal Photo B Nicolas |
Accolé à l’église, un ancien cloitre abrite la Capela dos Ossos (chapelle des os). Son nom étrange tient au fait qu’elle est entièrement tapissée d’os et de crânes humains. Je n’en crois pas mes yeux et me demande ce qui a bien pu pousser les moines franciscains de l’époque à une telle démarche. Cette mise en scène d’ossements humains témoigne d’un surprenant manque de respect. En revanche, j’ai bien aimé l’humour de l’inscription accueillant les visiteurs au fronton de la chapelle : "Nous les os qui sommes ici attendons les vôtres".
Portugal Photo P Nicolas |
Portugal Photo B Nicolas |
Identifiable à son trousseau de clés, Saint-Pierre affiche un air détaché et absent qui rappelle quelque chose à mon épouse ; elle le photographie consciencieusement.
Au nord de la cathédrale se dresse un temple
romain en ruine. Il est situé sur une petite place rectangulaire précédant un
jardin. Bien que ce lieu soit le point culminant de la colline, celle-ci est
trop peu élevée pour offrir un panorama digne d'intérêt. En nous
retournant, nous apercevons le chapeau dissemblable des deux tours de la cathédrale. Celui recouvert d’azulejos brille sous le soleil.
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Sur un côté de la place se tient l’Igréja de São João Evangelista, petite église discrète dont l’accès est payant. Nous ne regrettons pas d'y entrer car l'intérieur, absolument superbe, est recouvert d’azulejos retraçant la vie de Saint Laurent.
Que l’on se sent bien ici ! La coloration pastel des azulejos qu’une lumière tamisée effleure crée une ambiance extrêmement douce.
Je me surprends à faire le moins de bruit possible alors qu’il y a seulement deux autres personnes à l'intérieur du petit bijou. Comme la forteresse des templiers à Tomar, ce lieu a une âme.
Après avoir passé l’après-midi à
découvrir les richesses de la ville fortifiée, nous flânons du côté des
boutiques et tombons sur une véritable
caverne d’Ali Baba : un magasin occupant le rez-de-chaussée d’une
maison ancienne dont les pièces peu restaurées, remplies d’étals et
d’étagères, lui donnent un look entrepôt, très tendance.
Nous trouvons les cadeaux que nous cherchions et ressortons en espérant que leur poids ne posera pas de problème à l’enregistrement des valises.
Nous trouvons les cadeaux que nous cherchions et ressortons en espérant que leur poids ne posera pas de problème à l’enregistrement des valises.
Après avoir dîné dans un petit restaurant de la vieille ville, nous rentrons à l’hôtel. Quel
plaisir d’avoir une clim qui marche !
Dimanche 30 juin 2013
Portugal Photo B Nicolas |
(Son nom " 25 de avril" rappelle la révolution des oeillets du 25 avril 1974, qui mit fin à la dictature)
Ouvert en 1966 et long de 2228 mètres, ce pont suspendu enjambe le Tage à 70 m de haut, offrant un vaste panorama sur Lisbonne et le fleuve. Son passage est payant.
Rive droite, une
longue bretelle de sortie nous fait rejoindre le quai Vinte e Quatro de Julho. Longeant le fleuve, nous poursuivons sur
l’Avenida Infante dom Henrique avant
de tourner à gauche et grimper la colline par la rua do Paraiso.
Le logement que nous avons loué se situe dans le
quartier populaire l'Alfama,
véritable labyrinthe de ruelles à flanc de colline.
Portugal Photo P Nicolas |
Notre point de chute, 11,Beco dos Pos, est une ruelle du labyrinthe inaccessible aux voitures. Dans nos échanges de courriels, la propriétaire nous a conseillé de stationner plus haut sur une place arborée proche du Panthéon qui abrite, entre autres, le tombeau d’Amalia Rodriguez, ce voisinage me
plait bien.
Tirant nos valises, nous descendons jusqu’à la rua dos
Rémédios, rue commerçante étroite à partir de laquelle on accède à notre ruelle. Dotée d'une borne télescopique ne laissant passer que les véhicules des résidents, la rua dos Rémédios est jalonnée de petits commerces et restaurants dont deux de Fado. L’endroit est sympathique,
pittoresque.
Problème ! Voilà que la rue redescend, vers le quai. Nous sommes allés trop loin, mais comment
rejoint-on Beco dos Pos ?...
Revenant sur nos pas nous finissons par trouver le passage au
niveau d'un immeuble ancien en retrait de la rue dont le rez-de-chaussée est
occupé par un restaurant de Fado.
Là, il faut grimper un escalier-porche passant sous l’immeuble et ressortir, à l'arrière, au niveau du 1er étage sur une étroite ruelle.
Assise sur son pas de porte, une jeune femme fumant une cigarette nous dévisage avec curiosité puis contemple nos valises. Seuls les habitués doivent emprunter ce passage si discret qu'il semble privé. Très courte, la ruelle où nous sommes débouche à l’intersection de plusieurs escaliers.
C'est là ! Nous reconnaissons l'immeuble vu en photo sur Internet. Le n°11
est celui de trois étages recouvert d’un joyeux crépi jaune, à
l’intersection des escaliers.
Là, il faut grimper un escalier-porche passant sous l’immeuble et ressortir, à l'arrière, au niveau du 1er étage sur une étroite ruelle.
Assise sur son pas de porte, une jeune femme fumant une cigarette nous dévisage avec curiosité puis contemple nos valises. Seuls les habitués doivent emprunter ce passage si discret qu'il semble privé. Très courte, la ruelle où nous sommes débouche à l’intersection de plusieurs escaliers.
Portugal Photo P Nicolas |
Le sous-sol et le rez-de-chaussée sont en travaux, il n’y a pas de sonnette. Petit moment de flottement, four à
170°.
Voyant notre embarras, une voisine nous indique une seconde entrée sur le côté droit de l’immeuble où débute un autre escalier de pierre. Avec les deux à gauche et celui d'où l'on vient, cela fait 4 escaliers soit 4 itinéraires possibles au pied de l'immeuble. Bienvenue dans le labyrinthe !
Voyant notre embarras, une voisine nous indique une seconde entrée sur le côté droit de l’immeuble où débute un autre escalier de pierre. Avec les deux à gauche et celui d'où l'on vient, cela fait 4 escaliers soit 4 itinéraires possibles au pied de l'immeuble. Bienvenue dans le labyrinthe !
La porte a deux sonnettes. Personne ne bronche quand nous déclenchons la
première. La seconde dérange une dame âgée qui ouvre et nous regarde avec
surprise. Puis des exclamations retentissent dans son dos, une autre dame descend
précipitamment, elle nous attendait et nous invite à la suivre.
L’appartement est au troisième étage, mais étant entrés par le côté droit de l’immeuble, il ne nous reste qu’un étage à grimper. Vous me suivez ?
L’appartement est au troisième étage, mais étant entrés par le côté droit de l’immeuble, il ne nous reste qu’un étage à grimper. Vous me suivez ?
Après nous avoir montré
l’appartement et le fonctionnement de l’électroménager, elle nous demande de
déposer le prix de location dans une assiette sur la table du séjour, la
propriétaire passera le prendre demain. Bien.
Des quatre fenêtres ouvrant sur la
façade de l’immeuble, nous avons une jolie vue sur le Tage, les toits de l’Alfama et le labyrinthe.
Nous redescendons rua dos Rémédios, acheter de quoi déjeuner. La boulangerie conseillée par la propriétaire nous fait bonne impression. Au retour, je compte pas moins de quatre épiceries dans la rue ; comment leurs propriétaires arrivent-ils
à gagner leur vie ? Nous rejoignons 11 Beco dos Pos sans nous tromper !
Portugal Photo B Nicolas |
Après avoir consulté le Cartoville de Lisbonne en déjeunant,
nous décidons d’aller au centre-ville à pied. Notre plan signale un Posto tourismo dans le quartier de la Baixa, nous en profiterons pour y glaner
quelques informations complémentaires.
Un détail important nous échappe ; bien que précis, ce plan ne rend pas compte du relief de Lisbonne et la Baixa, cœur de la cité, est cernée de collines.
Un détail important nous échappe ; bien que précis, ce plan ne rend pas compte du relief de Lisbonne et la Baixa, cœur de la cité, est cernée de collines.
L’itinéraire que nous choisissons
aurait probablement été le plus direct sur terrain plat, mais à l'évidence, il était impossible de trouver plus long.
Après avoir grimpé plusieurs escaliers et ruelles, nous sommes désorientés. Continuant à grimper nous tentons de nous diriger vers l’ouest pour rejoindre la Baixa.
Arrivés presque au château nous descendons
de l’autre côté de la colline par des ruelles si pentues qu’elles doivent se
transformer en torrents les jours de pluie. Un petit escalier offre à présent
deux options : gauche ou droite. Nous choisissons gauche. Bonne
pioche ! Après un coude la ruelle pavée débouche soudain sur le trottoir
d’une large rue bitumée au nord de la Baixa et je me surprends à éprouver de la joie en apercevant le bitume.
Cette rue rejoint la Praça da Figueira, belle place carrée communiquant avec une seconde place, toute en longueur, la Praça Dom Pedro IV que les habitants appellent Praça Rossio, nom de cette place au moyen-âge.
Après avoir grimpé plusieurs escaliers et ruelles, nous sommes désorientés. Continuant à grimper nous tentons de nous diriger vers l’ouest pour rejoindre la Baixa.
Portugal Photo P Nicolas |
Cette rue rejoint la Praça da Figueira, belle place carrée communiquant avec une seconde place, toute en longueur, la Praça Dom Pedro IV que les habitants appellent Praça Rossio, nom de cette place au moyen-âge.
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Ce séisme a causé la mort de 30 à 40 000 personnes. Sur les 56 églises que comptaient Lisbonne, seules 5 ont résisté.
Cerné de collines sur trois côtés, le
damier de l’actuel centre-ville abrite la plupart des boutiques de luxes ainsi
que les grandes enseignes de prêt-à-porter présentes dans les grandes villes de
la planète. Où sommes-nous, à Lisbonne, à Paris, à Londres… ?
Suivant la rua Auréa en direction du Tage nous découvrons une haute structure
métallique de style néogothique rappelant les réalisations de Gustave Eiffel, l’Elevador de Santa Justa. Il s’agit
d’un grand ascenseur de plein air permettant d’accéder à une terrasse panoramique
surplombant la Baixa.
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Après une pause dans un bar du
damier, nous achetons une carte de métro 24h et réintégrons le quartier
populaire de l’Alfama en longeant, les quais.
Malgré le ventilateur, il fait chaud dans l’appartement. Nous ouvrons toutes les fenêtres en grand. Le petit espace séparant ruelles et escaliers au pied de notre immeuble est exploité par les voisins qui, à la nuit tombée, y installent leurs tables afin de dîner au frais. Bruits de vaisselle, conversations, rires nous parviennent par les fenêtres grandes ouvertes. Cette ambiance conviviale est plutôt sympa.
Malgré le ventilateur, il fait chaud dans l’appartement. Nous ouvrons toutes les fenêtres en grand. Le petit espace séparant ruelles et escaliers au pied de notre immeuble est exploité par les voisins qui, à la nuit tombée, y installent leurs tables afin de dîner au frais. Bruits de vaisselle, conversations, rires nous parviennent par les fenêtres grandes ouvertes. Cette ambiance conviviale est plutôt sympa.
Après dîner, nous effectuons un
petit tour dans le quartier dont l’atmosphère devient encore plus intime sous l’éclairage
public orangé.
Certaines ruelles comportent des passages
si étroits que nous devons raser le mur opposé pour ne pas déranger les
personnes assises sur leur pas de porte. Quand les ruelles en escalier sont suffisamment larges, une rambarde est installée pour aider les personnes âgées. La topographie singulière du quartier nous donne sans
cesse l’impression de pénétrer chez les gens.
Cette impression disparait dès que l’on quitte le labyrinthe
pour rejoindre les petites rues commerçantes. Les restaurants de Fado sont
bondés ; sur le seuil, des personnes remettent aux passants un prospectus détaillant le spectacle qu'ils proposent et le menu.
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Lundi 1er juillet 2013
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La voiture louée à Coimbra doit être restituée ce matin à 09h00 dans le quartier Campolide, au nord de la Baixa. Malgré la distance et notre méconnaissance de la ville, nous trouvons facilement l'agence. Le Campolide semble être un quartier d’affaires. La voiture une fois déposée, nous regagnons le centre-ville en métro.
Celui de Lisbonne compte quatre lignes : une grande ligne principale traversant la ville et trois lignes secondaires.
Descendant à la station Rossio, nous ressortons sur la grande Praça Dom Pedro IV nommée simplement Rossio. Rossio est aussi le nom de la gare construite en retrait à une extrémité de cette place.
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Située à une demi-heure de Lisbonne, Sintra est réputée pour son surprenant microclimat et ses palais où les rois du Portugal y venaient en villégiature. Nous avons l'intention de visiter en priorité le grand Palacio Nationale, très réputé.
Et le microclimat ?...
Arrivés à Sintra, le soleil a disparu dans la brume. Le froid nous saisit en descendant de la navette, la température ressentie semble avoir chuté de moitié depuis Lisbonne ! La gare se trouvant en contrebas du village, y grimper à pied nous réchauffe un peu. Maigre consolation, rares sont les touristes ayant prévu un vêtement chaud.
La visite du Palaçio Nationale nous enchante ; ce palais royal est véritablement passionnant. De superbes azulejos tantôt lisses tantôt en
relief habillent couloirs et salons, les plafonds décorés sont splendides, les salles meublées contiennent un mobilier riche et varié.
Arrivés à Sintra, le soleil a disparu dans la brume. Le froid nous saisit en descendant de la navette, la température ressentie semble avoir chuté de moitié depuis Lisbonne ! La gare se trouvant en contrebas du village, y grimper à pied nous réchauffe un peu. Maigre consolation, rares sont les touristes ayant prévu un vêtement chaud.
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c’est avec bonheur que 30 minutes plus tard, nous retrouvons soleil et chaleur en quittant la gare Rossio. Qu’allons-nous faire du reste de
la journée ?
Nous sommes lundi, tous les Musées sont donc fermés.
Nous sommes lundi, tous les Musées sont donc fermés.
Si nous allions en tram à Belém ?
Situé à l'ouest de la ville, ce faubourg de Lisbonne surplombe la portion rétrécie du Tage, juste avant l’océan.
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Intrigué par le mot hiéronymites,
j’ai découvert qu’il
désignait les moines membres de l’ordre des ermites de Saint-Jérôme. Ces moines
suivaient la règle de Saint-Augustin et vivaient principalement au Portugal ou en Espagne.
Couvert de statues, le portail sud de l’église est magnifique. Mais nous sommes lundi ! Les portes de l’église comme celles du monastère sont fermées.
Couvert de statues, le portail sud de l’église est magnifique. Mais nous sommes lundi ! Les portes de l’église comme celles du monastère sont fermées.
Un groupe de jeunes touristes tente vainement d’ouvrir la porte du porche de l'église. Dommage que nous ne puissions
visiter un si bel ensemble.
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― Le Palacio
Nacional da Ajuda est ouvert le
lundi. En plus de la visite, ils exposent actuellement les œuvres d’une grande
artiste portugaise contemporaine, Joana
Vasconcelos.
― Joana Vasconcelos ! On connait !
― Ce n’est pas très loin, si vous voulez
je vous y emmène…
Nous la suivons en pensant que le
palais est tout proche, mais elle nous conduit à sa voiture et nous invite à y
monter en s’excusant du capharnaüm à l’intérieur. Bref moment d'hésitation. Nous ne connaissons pas cette femme ; où va-t-elle nous emmener ? Percevant notre malaise, elle précise avec un sourire :
― Le palais royal est en haut de la
colline, la montée est très raide et vous devrez redescendre
à pied tout à l'heure...
Nous voici en route avec cette inconnue qui nous confie que la vie est très dure en ce moment au Portugal. Elle a la chance d'être fonctionnaire, mais tout le monde n'a pas cette chance. C'est la troisième personne, après le
taxi de Coimbra et le propriétaire du gîte d’Alagoa, qui nous parle de la même voix découragée, des difficultés qu’ils ont
actuellement à vivre au Portugal.
Elle nous dépose devant l’entrée du Palais puis repart en nous saluant de la main. Nous ne savons même pas son nom !
Elle nous dépose devant l’entrée du Palais puis repart en nous saluant de la main. Nous ne savons même pas son nom !
Le Palacio Nacional da Ajuda est en fait un palais royal construit ici
après le terrible séisme de 1755.
Je trouve son architecture plutôt lourde, surtout après avoir vu celui de Sintra, élégant et si raffiné.
Certaines pièces du palais sont intéressantes ; il y a beaucoup de mobilier et d’importantes collections d’art décoratif sont présentées.
Peu attirés par la présentation des nombreux services de table des rois du Portugal, nous prenons plaisir, en revanche, à découvrir les œuvres délicieusement impertinentes de Vasconcelos.
Les œuvres de petit format sont présentées directement sur le mobilier, d’autres, plus volumineuses, occupent une salle entière.
Certaines pièces du palais sont intéressantes ; il y a beaucoup de mobilier et d’importantes collections d’art décoratif sont présentées.
Peu attirés par la présentation des nombreux services de table des rois du Portugal, nous prenons plaisir, en revanche, à découvrir les œuvres délicieusement impertinentes de Vasconcelos.
Portugal Photo P Nicolas |
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Sur les quais de Belém, impossible de rater le Padrao dos Descobrimentos.
Ce monument en pierre de 52 mètres de haut surplombe le fleuve.
Il a été réalisé sous la dictature de Salazar pour le 500e anniversaire de la mort d’Henri le Navigateur, et est censé glorifier ces navigateurs qui ont détruit la civilisation précolombienne.
Ne souhaitant pas photographier un tel monument, c’est ma femme qui s’en charge.
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J’ai l’impression que les dictatures
privilégient souvent l’aspect colossal et impressionnant dans leurs monuments. Aujourd’hui,
c’est au pays qui aura la tour la plus haute du monde.
Bien que le Padrao dos Descobrimentos corresponde à ces critères mégalos, je dois
reconnaitre que le bas-relief représentant les navigateurs a une certaine
allure.
Nous rentrons en tram à Lisbonne et
dînons à l’appartement avant d’effectuer une courte promenade dans le
labyrinthe. Beaucoup d'habitants sont dehors, échangeant d’un pas de porte à l’autre. Certains ont sorti leur chaise, d'autres sont assis sur le seuil.
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Mardi 2 juillet
Ce matin, le soleil est voilé quand nous partons à pied en direction de la Baixa.
Contournant la colline de l'Alfama, nous découvrons de nombreuses façades d’immeubles décorées d’azulejos. Leur style varie beaucoup suivant l'époque. Parmi les façades les plus anciennes, certaines mériteraient d’être restaurées.
Contournant la colline de l'Alfama, nous découvrons de nombreuses façades d’immeubles décorées d’azulejos. Leur style varie beaucoup suivant l'époque. Parmi les façades les plus anciennes, certaines mériteraient d’être restaurées.
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Après avoir pris le métro à la station Baixa, nous ressortons quelques stations plus loin à Martim Monitz sur une longue place aux extrémités arrondies, comme celles d’un stade. Le soleil réapparait timidement.
C’est d’ici que part le vieux tram 28 maintenu en service pour la joie des visiteurs. Nous ne sommes pas seuls ; un groupe de touristes attend déjà l’ancêtre. Le voilà ! Il arrive lentement et s’arrête dans un grincement sinistre.
L’intérieur du tram est en bois. Sa capacité
affichée est modeste : 20 Sentados, 38 de pé (20 places assises, 38
debout) Le trajet est rude, grinçant, vraiment pittoresque. Dans certaines rues
il rase les murs. Voulant prendre une photo par la fenêtre, alors que nous
circulons dans une rue étroite, j’ai frôlé une camionnette stationnant sur le
trottoir.
C’est d’ici que part le vieux tram 28 maintenu en service pour la joie des visiteurs. Nous ne sommes pas seuls ; un groupe de touristes attend déjà l’ancêtre. Le voilà ! Il arrive lentement et s’arrête dans un grincement sinistre.
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Après avoir traversé les quartiers Chiado, Bairro Alto, Madragoa, Estrella,
notre trajet s’achève près de la Basilica
da Estrela, dernier édifice baroque construit dans la ville.
Cette basilique n’est pas d’un grand intérêt. L’intérieur donne une impression pesante, massive, désagréable. Un gardien nous vante la vue sur la ville depuis les toits. Nous achetons 4 euros le billet et nous nous faisons avoir car la vue est nulle depuis ces terrasses bordant le dôme.
Curieusement, le métro ne vient pas
jusqu’au quartier Estrela ce qui nous
oblige à prendre un taxi pour nous rendre à la fondation Calouste Gulbenkian. Cet Anglo-
Arménien, magnat du pétrole et collectionneur d’art avisé, avait souhaité un
Musée pour y rassembler ses collections (environ 6000 pièces) d’un éclectisme
surprenant allant de l’art antique oriental à l’art européen.
Son souhait fut exaucé en 1969 pour le plus grand bonheur des visiteurs. La salle consacrée aux bijoux art nouveau de René Lalique est unique au monde. Malheureusement, les photos sont interdites.
Une fois ressortis, nous décidons de déjeuner à l’appartement et prenons le métro de San Sebastião jusqu’à la station Apolónia au pied de notre labyrinthe.
Après déjeuner, nous reprenons le métro jusqu'au centre-ville. À la station Baixa-Chiado, nous empruntons une sortie donnant sur la partie piétonne de la rua Garrett juste devant l'emblématique café A Brasileira où Fernando Pessoa (écrivain et poète né à Lisbonne), avait ses habitudes.
Cette basilique n’est pas d’un grand intérêt. L’intérieur donne une impression pesante, massive, désagréable. Un gardien nous vante la vue sur la ville depuis les toits. Nous achetons 4 euros le billet et nous nous faisons avoir car la vue est nulle depuis ces terrasses bordant le dôme.
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Son souhait fut exaucé en 1969 pour le plus grand bonheur des visiteurs. La salle consacrée aux bijoux art nouveau de René Lalique est unique au monde. Malheureusement, les photos sont interdites.
Une fois ressortis, nous décidons de déjeuner à l’appartement et prenons le métro de San Sebastião jusqu’à la station Apolónia au pied de notre labyrinthe.
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Près de la terrasse du café, un bronze le représente, assis sur une chaise de bar, coiffé du chapeau qu'il portait si souvent. Son expression est songeuse ; il semble observer avec perplexité la clientèle bigarrée de touristes qui, tout comme moi, le mitraille du matin au soir.
Lisbonne Photo P Nicolas |
Lisbonne Photo P Nicolas |
Lisbonne Photo P Nicolas |
Le Chiado est un quartier commerçant très animé où se mêlent touristes et Lisboètes. Notre objectif
est de monter au Bario Alto pour visiter
l’église São Roque, considérée comme
un chef d’œuvre du Baroque.
Arrivés devant São Roque, nous sommes surpris par la banalité de sa façade. Une fois à l'intérieur, nous le sommes encore plus par son délire baroque. Les murs sont couverts de ces talhas douradas déjà vues à Porto. Mais, ici, on peut les photographier.
Impossible de trouver contraste plus saisissant entre extérieur et intérieur ! Si nous pouvions entrer dans la tête des autres, peut-être découvririons-nous un écart équivalent entre l'expression de leur visage et ce qui les agite à l'intérieur...
Quoi qu'il en soit, j’ai vraiment du mal avec le baroque lorsqu’il atteint une telle outrance.
Impossible de trouver contraste plus saisissant entre extérieur et intérieur ! Si nous pouvions entrer dans la tête des autres, peut-être découvririons-nous un écart équivalent entre l'expression de leur visage et ce qui les agite à l'intérieur...
Quoi qu'il en soit, j’ai vraiment du mal avec le baroque lorsqu’il atteint une telle outrance.
Portugal Photo B Nicolas |
Portugal Photo B nicolas |
Le nom du jardin bordant la colline du Bario Alto n’est pas des plus courts : Miradouro de São Pedro de Alcantara. La vue panoramique qu'il offre sur Lisbonne est impressionnante.
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Rejoignant l’Alfama, nous réservons une table pour 21h00 dans l’un des
restaurants de Fado de la rua dos Remedios
puis nous grimpons vers l’appartement par un nouvel itinéraire, le labyrinthe commence
à nous être familier.
Portugal Photo P Nicolas |
Portugal Photo P Nicolas |
Portugal Photo P Nicolas |
À notre passage, les conversations s'interrompent brièvement ; dans les regards croisés au passage se lit l'étonnement de voir des touristes s'aventurer dans le labyrinthe à une heure aussi tardive. Ces deux-là vont se perdre !
Mercredi 3 juillet
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Au-delà de la place, la rua do Loreto s’enfonce dans le Chiado. Les trottoirs sont étroits. À notre gauche, la
pente raide des rues témoigne de la hauteur des collines
ceinturant la Baixa. La rue très étroite et raide que nous cherchons est la suivante, Rua de Bica Duarte Belo, exclusivement réservée au petit funiculaire reliant les rives du Tage aux confins du Chiado et du Bairro Alto.
L'intérieur est en bois, une dizaine de personnes peuvent y tenir, il y a quelques places assises. Vêtue d'un pantalon sombre et d'un teeshirt beige, la conductrice conserve dans une sacoche qu'elle porte en bandoulière carnets de tickets et un peu d'argent pour rendre la monnaie. Elle pilote, debout, à l'aide d'un volant métallique muni d'une poignée.
Au bas de la descente, la cabine s’engouffre au rez-de-chaussée d’un immeuble et s’y arrête. Une fois descendus, nous poussons la porte de l'immeuble et débouchons dans la rua da Boavista tandis que d'autres personnes arrivent pour prendre le funiculaire en sens inverse.
Portugal Photo P Nicolas |
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L'intérieur est en bois, une dizaine de personnes peuvent y tenir, il y a quelques places assises. Vêtue d'un pantalon sombre et d'un teeshirt beige, la conductrice conserve dans une sacoche qu'elle porte en bandoulière carnets de tickets et un peu d'argent pour rendre la monnaie. Elle pilote, debout, à l'aide d'un volant métallique muni d'une poignée.
Au bas de la descente, la cabine s’engouffre au rez-de-chaussée d’un immeuble et s’y arrête. Une fois descendus, nous poussons la porte de l'immeuble et débouchons dans la rua da Boavista tandis que d'autres personnes arrivent pour prendre le funiculaire en sens inverse.
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Avant de gagner les quais pour effectuer
une sortie en bateau sur le Tage, nous entrons au Mercato da Ribeira Nova, grand marché couvert, et y
achetons des fruits frais.
Portugal Photo P Nicolas |
Portugal Photo B Nicolas |
Portugal Photo P Nicolas |
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Construite en saillie sur le Tage
pour protéger la ville, la tour de Belém semble une protection bien dérisoire, aujourd’hui. S’éloignant
un peu plus de la rive au retour, le bateau nous offre une vue d’ensemble très
intéressante sur Lisbonne.
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Cais do sobre est le nom de la gare, ouest, de Lisbonne sur les quais. Nous y prenons
le métro et descendons à la gare Apolónia, côté est, au-dessous du
quartier de l’Alfama où nous logeons.
Cinq minutes nous suffisent pour rejoindre l’appartement par le labyrinthe.
Après déjeuner nous redescendons à
la gare Apolónia prendre un bus desservant
le Musée National d’Azulejos. Il nous faut un certain temps sous l’abribus pour
déchiffrer le panneau des destinations, mais nous finissons par trouver la
bonne ligne.
Situé dans un quartier que nous ne
connaissons pas, le Xabregas, au
sud-est de la ville, ce musée est abrité dans le couvent Madre de Deus, couvent du XVIe siècle largement colonisé ensuite
par le baroque.
Là, sur deux étages, sont présentés 500 ans d’histoire du
fameux carreau de 14X14 cm, l’Azulejo, depuis ses origines jusqu’aux dernières créations
contemporaines du XXIe siècle.
Portugal Photo P Nicolas |
L’excellente démarche pédagogique de
la présentation permet de comprendre aisément les bases de cet art et de suivre
avec plaisir ses évolutions et influences. La démarche est adaptée à un public
scolaire avec des vitrines présentant les étapes successives de fabrication ainsi
que les variantes apparues au cours des siècles. Le parcours de la visite est véritablement
passionnant, nous nous y attardons deux bonnes heures.
Portugal Photo P Nicolas |
Pour notre dernière soirée à Lisbonne nous avons prévu de dîner dans un restaurant gastronomique situé tout près de notre labyrinthe, le FAZ Figuera.
Le maître d’hôtel nous propose de dîner en terrasse où la vue sur le Tage est superbe.
La carte des menus semble
à la hauteur du cadre. Nous prenons un plat et un dessert. Une serveuse nous apporte des mises en
bouche tièdes et une coupelle de toutes petites olives au goût très fin.
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Le
plat arrive. Ma femme a choisi un filet mignon avec une sauce à base de tomates
et fines herbes, j’ai choisi un pavé de mérou avec des écrevisses et divers
coquillages cuits au vin blanc. Délicieux !
Tandis que nous dînons, un groupe d’une trentaine de
personnes envahit la terrasse et s’installe à une longue table préparée à leur
intention. Presque tous parlent français et leur conversation nous laisse
penser qu’il s’agit de scientifiques en congrès.
Il fait nuit depuis un moment lorsqu’un serveur nous apporte un dessert glacé superbement présenté. Lorsque nous quittons le restaurant, le Panthéon au-dessus de nous est illuminé. Nous rejoignons le labyrinthe en flânant dans les ruelles de l'Alfama.
Portugal Photo B Nicolas |
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Il fait nuit depuis un moment lorsqu’un serveur nous apporte un dessert glacé superbement présenté. Lorsque nous quittons le restaurant, le Panthéon au-dessus de nous est illuminé. Nous rejoignons le labyrinthe en flânant dans les ruelles de l'Alfama.
Jeudi 04 juillet
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Le train pour Porto n’étant qu’à 11h30, nous allons à pied jusqu’à la cathédrale en longeant le quai. Elle est située au pied le la colline de l'Alfama, tandis que le château en occupe le sommet.
Approchant du bâtiment, nous découvrons des orangers au bord de la rue. Les oranges tombées sur le trottoir et dans le caniveau ne doivent pas être comestibles car personne ne les ramasse.
Portugal Photo P Nicolas |
Portugal Photo P Nicolas |
Le train est ponctuel, nous partons à l'heure. Vers midi, de nombreux voyageurs déjeunent à leur place, étalant leur casse-croute sur la tablette amovible. Nous les imitons et déjeunons d’un sandwich.
En sortant de la gare à Porto, j’ai
l’impression qu’il fait aussi chaud qu’à Lisbonne. Le taxi nous dépose devant le petit hôtel ou nous avions retenu la dernière nuit de ce séjour.
Ensuite, nous découvrons le quartier à pied et dînons dans une brasserie. Contrairement au dîner gastronomique de la veille, la cuisine est assez basique. Néanmoins, elle est très correcte et copieuse, boisson comprise, nous payons 15 euros pour deux ! Qui dit mieux ?
Ensuite, nous découvrons le quartier à pied et dînons dans une brasserie. Contrairement au dîner gastronomique de la veille, la cuisine est assez basique. Néanmoins, elle est très correcte et copieuse, boisson comprise, nous payons 15 euros pour deux ! Qui dit mieux ?
Vendredi 05 juillet
Départ de l'aéroport Francisco Sá Carneiro à Porto
Départ de l'aéroport Francisco Sá Carneiro à Porto
Portugal Photo B Nicolas |
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Quelques infos
sur le Portugal :
- - 10.561 600 millions d’habitants (2011)
- - 92 000 km² avec Madère et les Açores
- - 561 km de long sur 218 de large
- - Premier producteur européen de liège ( le pays produit 52% de la production mondiale de liège)
- - 2e exportateur au monde de marbre
Quelques infos sur Lisbonne :
- Située dans l’estuaire du Tage, Lisbonne compte 547 800 habitants, et l’agglomération plus de deux millions.
- La ville ancienne occupe sept collines sur la rive droite du Tage,
- Lisbonne est reliée à la rive gauche par le Ponte 25 de Abril, l’un des ponts les plus longs d’Europe.
Quelques infos sur Porto :
- Seconde ville du pays avec 237600 habitants, l’agglomération en compte 1 800 000.
- Son centre historique est classé depuis 1996 au patrimoine mondial de l’UNESCO.
- Porto est jumelée avec la ville de Bordeaux.